Amélioration de l’observance des patients sous AVK grâce aux entretiens pharmaceutiques
L’enquête réalisée par l’USPO et Observia démontre une amélioration de l’observance des patients sous traitement AVK grâce aux entretiens pharmaceutiques.
Nous remercions vivement les 1 284 pharmaciens ayant répondu à cette enquête.
L’encouragement procuré par ces résultats doit être traduit par l’organisation de nouveaux entretiens pharmaceutiques avec des modalités plus simples à gérer et rémunérés de façon beaucoup plus fluide.
L’observance mesurée par la persistance moyenne aux traitements AVK est supérieure dans les pharmacies ayant réalisé des entretiens (il faudrait définir la persistance)
o Une moyenne de 79,35 % pour les patients des pharmacies n’ayant réalisé aucun entretien
o Une moyenne de 81,30 % pour les patients des pharmacies ayant réalisé au moins un entretien.
o Une moyenne de 83,42 % pour les patients des pharmacies ayant réalisé le plus d’entretiens (au moins 20 % des patients sous AVK y ont bénéficié d’entretiens)
Ces résultats sont hautement significatifs d’un point de vue statistique en reposant sur les données anonymisées de 24 238 patients. Ils suggèrent que les entretiens ont un impact positif pour l’ensemble de la patientèle des classes thérapeutiques concernées, au-delà des patients ayant suivi des entretiens.
La réalisation d’entretiens pharmaceutiques permet de dépasser le seuil de 80% de persistance moyenne, seuil lié dans la littérature à moins de complications et moins de dépenses de santé. Les patients dont l’observance est inférieure à 80% ont 3 fois plus de risques de récidive de thrombose veineuse profonde[1].
La satisfaction des patients avait précédemment fait l’objet d’une évaluation très positive par un prestataire extérieur de la CNAMTS (note de 8,7/10 par les patients ayant effectué des entretiens[2]).
La poursuite des entretiens pharmaceutiques demeure envisagée par une grande majorité de pharmaciens mais sous réserves de modifications.
Les pharmaciens sont majoritairement favorables aux cinq évolutions suivantes :
o d’autres modalités de rémunération plus rapides pendant l’année,
o un autre niveau de rémunération (actuellement 40 euros pour deux entretiens par an par patient, ou 30 euros pour un entretien et deux questionnaires d’observance),
o une communication ciblée de l’Assurance Maladie pour faire connaitre le dispositif et recruter plus facilement les patients,
o des entretiens moins longs avec un questionnaire plus souple et des thèmes prioritaires à l’initiative des pharmaciens en fonction des patients,
o organiser les entretiens en forfait annuel selon des objectifs d’informations et d’acquisitions pour les patients et non plus en nombre d’entretiens.
Cette enquête était indispensable pour présenter un bilan de la première génération des entretiens pharmaceutiques. Les résultats très positifs constituent un élément de démonstration vis-à-vis de la CNAMTS à laquelle nous demandons :
o de mettre fin à la lourdeur administrative contre-productive
o de valoriser ces prestations plus rapidement et en prenant en compte les améliorations apportées à la situation des patients
o un développement sur d’autres pathologies, comme le recommandait la revue Prescrire en janvier 2017 : « nombre d’autres situations justifient une attention du même ordre » (1).
(1) : « Suivis pharmaceutiques rémunérés : les organiser dans l’intérêt des patients », Revue Prescrire, janvier 2017, page 18-19.
[1]*Source: Chen, et al. “One-Year Adherence to Warfarin Treatment for Venous Thromboembolism in High-Risk Patients and Its Association with Long-Term Risk of Recurrent Events.” Journal of Managed Care Pharmacy 19, no. 4 (2013): 291–301.
[2]Communiqué de presse de la CNAMTS du 8 décembre 2014