Economie officinale : l’USPO dévoile un sondage et des témoignages inquiétants !
L’USPO a récemment réalisé un sondage auprès de la profession sur la situation économique des officines et sur le ressenti global de la pratique du métier au quotidien. Les résultats dévoilés sont sans appel : le malaise est généralisé et les problèmes sont loin d’être réglés !
Une situation économique qui se dégrade pour plus de 80 % des pharmaciens
Interrogés sur leur niveau de trésorerie et de rentabilité comparé à la sortie de la crise sanitaire, plus de 8 pharmaciens sur 10 estiment que la situation s’est détériorée depuis 3 ans. La flambée des charges, notamment salariales, la baisse continue des prix des médicaments et des dispositifs médicaux, la perte de certains produits comme les produits de contraste ont contribué à alourdir considérablement les dépenses des officines.
Cette situation a engendré une impossibilité d’investir dans son officine l’année dernière pour plus de 50 % de la profession, faute de moyens suffisants. On constate aussi que 84 % d’entre eux jugent que les ressources humaines demeurent un vrai problème, que ce soit pour recruter du personnel ou pour le fidéliser.
Un avenant économique rejeté par 97 % de la profession
L’avenant économique signé en juin dernier entre la CNAM et un seul syndicat de la profession n’a manifestement pas convaincu les pharmaciens titulaires : 97 % d’entre eux jugent insuffisantes les revalorisations contenues dans ce texte, dont 55 % qui les estiment largement insuffisantes !
Il en résulte que près de 9 pharmaciens sur 10 considèrent qu’il est urgent d’ouvrir un avenant 2, comme le réclame d’ailleurs l’USPO depuis trois mois, afin de revoir à la hausse les mesures pour enrayer le déclin du réseau officinal. A ce sujet, le syndicat a écrit officiellement au ministre de la Santé et au Directeur général de la CNAM.
Pénurie de médicaments et contraintes administratives ; un vrai ras-le-bol
Malgré les discours rassurants des pouvoirs publics, les pénuries de médicaments et les tensions d’approvisionnement sont loin d’être réglés, comme on le constate actuellement avec la quétiapine. Pour plus de 50 % des pharmaciens, la situation s’est même dégradée depuis un an !
Un autre problème qui génère au plus haut point frustration et mécontentement au quotidien a trait aux contraintes administratives : 96 % expriment leur exaspération à ce sujet, et près d’un pharmacien sur deux les jugent même insoutenables ! Dernier exemple en date : la prescription renforcée pour la délivrance des analogues du GLP-1, qui pose déjà des problèmes dans toutes les officines !
Il en résulte que plus de 90 % de la profession estime que ces lourdeurs administratives sont sources d’indus, ce qui complexifie encore plus le travail du pharmacien et ampute d’autant le temps consacré aux patients. Ces résultats démontrent l’urgence de se mettre rapidement autour de la table avec la CNAM pour envisager un réel choc de simplification, car l’administratif prend de plus en plus le pas sur le vrai métier des professionnels de santé, à savoir soigner et accompagner les patients dans le suivi de leurs traitements.
Un avenir à court terme plutôt sombre, mais des motifs d’optimisme existent
Quand on les interroge sur leur vision de leur avenir professionnel à 5 ans, plus de 4 pharmaciens sur 10 envisagent de vendre leur officine, et un gros tiers pense continuer sans changement.
Les menaces qui pèsent sur la profession sont bien identifiées, que ce soit la possible concurrence de la vente en ligne ou des grandes surfaces de distribution, l’augmentation des déserts pharmaceutiques ou encore la rentabilité des officines.
Pour autant, la polyvalence du métier, le développement des nouvelles missions et l’image très positive du pharmacien auprès du grand public sont des éléments qui donnent envie d’y croire, et ce n’est pas un hasard si de plus en plus d’étudiants en pharmacie sont engagés dans la filière officine, comme l’a récemment dévoilé une enquête de l’ANEPF.
Un sondage vraiment représentatif de la diversité des officines et des officinaux
Avec 3 100 réponses récoltées, soit 15 % de la profession, ce sondage se veut un miroir assez fidèle de l’état d’esprit actuel des pharmaciens de terrain. Que ce soit en termes d’âge, de chiffre d’affaires, de nombre de salariés par officine ou de localisation géographique, les répondants se répartissent de manière homogène et assez équilibrée.
Autre élément important à souligner : plus de 50 % des répondants n’appartiennent pas à l’USPO. En effet, dans le détail, près de 40 % n’appartient à aucun syndicat, et parmi ceux qui sont syndiqués, plus d’un tiers déclare être affilié à un autre syndicat représentatif.
Contact presse :
Charlotte RIBEIRO LOPES – ribeirolopes@uspo-paris.fr