Fin des négociations conventionnelles avec la CNAM : l’USPO ne signera pas l’avenant économique !
Chers consœurs et confrères,
Six mois après l’ouverture des premières négociations avec l’Assurance maladie, en décembre 2023, la dernière proposition mise sur la table début juin reste très inférieure aux besoins et aux attentes de la profession. Je ne reviendrai pas sur les mesures chiffrées que vous connaissez déjà et que nous avons largement diffusées. C’est donc en conscience et en responsabilité que les membres du CA de l’USPO ont décidé, lors d’une réunion exceptionnelle le 6 juin dernier, de ne pas signer l’avenant économique tel qu’il est rédigé en l’état !
Comme vous le savez, l’USPO, soucieuse de trouver une issue favorable à ces négociations, a fait des contre-propositions à la CNAM qui n’ont hélas pas été retenues. Elle a aussi fait des propositions concrètes au Ministre de la Santé, M. Frédéric Valletoux, en mettant l’accent sur les biosimilaires et les hybrides. En moins de 48h, nous avions déjà obtenu gain de cause sur des engagements fermes concernant l’égalisation des marges et les remises commerciales. La troisième revendication, qui portait sur l’intégration des biosimilaires à la ROSP produits de santé, ne pouvait pas être garantie en si peu de temps, mais les discussions auraient pu continuer et trouver dans quelques mois un débouché positif pour l’ensemble du réseau officinal.
Le week-end qui vient de s’achever a quelque peu bouleversé la donne. L’autre syndicat représentatif de la profession a décidé de signer seul l’avenant économique, tout en connaissant notre position et les raisons pour lesquelles nous avions refusé de signer ce document. C’est d’autant plus regrettable que nous avions montré une belle image d’unité et de solidarité lors de la grande journée de mobilisation du 30 mai dernier.
Par ailleurs, l’annonce par le Président de la République de la dissolution de l’Assemblée nationale, et la tenue d’élections législatives dans trois semaines, auraient permis à la profession d’accentuer la pression sur le Gouvernement et les futurs députés pour avoir gain de cause sur nos requêtes. Mais, en acceptant de signer de manière hâtive cet avenant, ce moyen de pression disparait subitement : le cas des pharmaciens sera désormais considéré comme réglé par les pouvoirs publics et les élus, en dehors du sujet des pénuries de médicaments, et ils vont maintenant prioriser d’autres catégories professionnelles à satisfaire…
Malgré les pressions plus ou moins amicales reçues depuis 24h pour signer cet avenant, je peux vous affirmer de nouveau que nous ne céderons pas et nous ne lâcherons rien ! C’est une question d’honneur, de valeurs, de cohérence et de crédibilité !
Je sais que nous sommes tous alignés sur cette position, et c’est votre engagement sans faille qui me donne au quotidien le courage et la force de me battre pour vous et avec vous !
Très confraternellement,
Pierre-Olivier Variot, Président