L’amoxicilline au programme de la réunion sur les pénuries
Ce 10 novembre, le Ministre de la Santé a convié les acteurs de la chaîne du médicament, l’ANSM et les représentants des patients dans l’espoir de fluidifier le système d’approvisionnement et d’apporter aux patients des solutions concrètes et immédiates.
L’anticipation des ruptures et la feuille de route « pénuries de médicaments » n’étaient pas à l’ordre du jour, à notre plus grand regret. Dans un contexte pré-épidémique, le Ministre a choisi de se concentrer sur l’amoxicilline.
J’ai donc demandé au Ministre de ne pas confondre cause et conséquences des ruptures en insistant sur la nécessité pour les pharmacies de répondre aux besoins des patients. J’ai, à cette occasion, mis en cause certains logiciels (LGO) qui commandent automatiquement des médicaments sans l’accord du pharmacien.
Comme nous le faisons depuis plusieurs semaines, je lui ai également souligné l’incohérence de la situation où certains laboratoires se vantent de disposer de stocks quand les grossistes-répartiteurs et les officinaux manquent de médicaments.
Les médicaments doivent être mis immédiatement à disposition des patients, et par conséquence aux officines. Il est inadmissible d’entendre, comme cela a été le cas pendant la réunion, que certains laboratoires conservent les stocks pour être en conformité avec la législation et ne souhaitent pas les libérer car incapables de les reconstituer. Cet aveu témoigne du cynisme envers les patients et les officines.
Le Ministre a d’ailleurs reconnu que la vente directe par les laboratoires ne pouvait plus durer dans ces conditions, participant de fait à une dérégulation du système. Pour le fluidifier, l’obligation de stock des grossistes devra également être respectée, comme le demande ces derniers.
Enfin, j’ai demandé au ministre d’élaborer dans l’urgence une charte d’engagement afin que chaque acteur soit confronté à ses responsabilités et ainsi redonner de la confiance et de la transparence dans le système. Cette charte sera rédigée en collaboration avec l’Ordre et l’ANSM et soumise à signature avant la fin du mois de novembre.
Pour conclure, j’ai rappelé au ministre de la Santé que les patients, mais également les professionnels de santé ne pouvaient plus continuer à vivre avec des ruptures et qu’il était urgent de mettre en œuvre des solutions permettant de les anticiper et non d’y pallier.
A nouveau, j’ai souligné l’importance de renforcer la transparence dans la chaîne du médicament en rendant opposable l’utilisation du DP-Ruptures à l’ensemble des acteurs. Le ministre a indiqué que ces propositions seraient examinées dans le cadre de la feuille de route, sans pour autant communiquer de calendrier. Souhaitons que naissent des solutions….
Pierre-Olivier Variot, Président de l’USPO