Mission «Régulation des produits de santé»
La mission « régulation des produits de santé », confiée par la Première Ministre, vient de remettre son rapport. Elle propose notamment de réallouer une partie des marges des officines liées au développement des génériques.
Rédigé par les industriels pour les industriels, ce rapport ressemble beaucoup à un chantage aux pénuries.
Aujourd’hui, les marges et les remises génériques sont transparentes. Elles sont indispensables à la survie économique de l’officine et sont, en conséquence, intégrées dans l’observatoire économique conventionnel signé entre les syndicats de pharmaciens et l’assurance maladie.
La remise générique est un dispositif commercial pour les industriels, réglementé par un plafond. Encadré par la législation, ce mécanisme permet au CEPS d’avoir une meilleure lisibilité sur les coûts industriels réels et ainsi d’appliquer des baisses de prix sans remettre en cause l’équilibre économique des laboratoires pharmaceutiques.
L’USPO alerte les pouvoirs publics sur la manœuvre qui consisterait à affaiblir les officines pour améliorer la rentabilité de multinationales.
Dans un contexte de sur-inflation et de trésorerie en tension, la diminution de ces remises affaiblira fortement le réseau officinal, sur lequel le Gouvernement compte pour renforcer l’accès aux soins.
D’autres mesures seraient beaucoup plus efficientes pour répondre aux problématiques de prix et de pénuries. L’USPO appelle les pouvoirs publics à s’appuyer sur les pharmacies d’officine pour favoriser le bon usage des produits en santé :
- en garantissant la juste prescription et dispensation, grâce aux interventions pharmaceutiques,
- en développant l’utilisation des tests rapides au plus près du patient (angine, cystite, CRP…),
- en pérennisant l’expérimentation de dispensation adaptée.
L’USPO demande également :
- de mettre fin aux stratégies industrielles dont l’objectif est de contourner le répertoire générique (nouvelles associations de principes actifs, nouveaux dosages et nouvelles formes…),
- de développer une politique ambitieuse pour les biosimilaires-hybrides, en capitalisant sur l’expérience réussie de la substitution générique par les pharmacies.
Les pharmaciens sont prêts à s’investir davantage pour renforcer le bon usage avec les patients et faire des économies mais pas en sacrifiant la proximité ou l’indépendance des officines !