Négociations salariales
La Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) s’est réunie le 18 avril dernier et devait notamment aborder la revalorisation salariale des personnels de l’officine.
Soucieux de prendre en compte l’inflation et son impact pour les salariés mais également de préserver l’équilibre économique des officines confrontées à des charges toujours plus importantes sans évolution corrélée avec leur marge, l’USPO et la FSPF ont proposé conjointement une revalorisation du point officinal de 2 %.
Pour rappel, la proposition des organisations patronales devait compléter deux augmentations successives de 3% respectivement applicables depuis le 16 mars et le 31 août 2022. Consciente de l’investissement des équipes officinales, l’USPO avait d’ailleurs recommandé à ses adhérents d’appliquer la dernière revalorisation sur les salaires au 1er juillet sans attendre l’arrêté d’extension.
Malgré les efforts consentis par les chambres patronales, la proposition de revalorisation de 2%, qui prend en compte l’évolution du SMIC au 1er janvier 2023, n’a pas été jugée acceptable par les organisations représentatives des salariés. Ces derniers sollicitant des niveaux d’augmentation sans rapport avec l’économie réelle de l’officine qui ne bénéficie plus aujourd’hui de l’apport des activités liées à la crise sanitaire. Les organisations de salariés ont donc quitté la séance et exprimé leur intention de suspendre leur participation à toutes les négociations de branche.
En conséquence, les salaires dans la branche n’évoluent pas[1] et l’augmentation annoncée du SMIC au 1er mai impactera et lissera les rémunérations jusqu’au coefficient 230. Un accord au niveau proposé aurait permis aux salariés concernés d’accéder à une rémunération supérieure au SMIC.
A ce jour, il n’est pas certain que d’autres propositions soient formulées par les chambres patronales en 2023. L’USPO regrette ce blocage et reste cependant à l’écoute des organisations syndicales.
Ces négociations témoignent de l’inadaptation des moyens financiers accordés aux officines face à l’évolution économique qui mettra en danger le réseau officinal à court terme.
L’USPO appelle donc l’assurance maladie à définir une réforme économique ambitieuse afin de revaloriser légitimement les rémunérations et l’activité de la pharmacie et ainsi permettre l’évolution de notre économie indispensable au maintien du maillage officinal.
[1] Accord de la convention collective applicable au 31 août 2022