Officines Avenir n°33 – Avril 2025

EDITO

Le mois dernier, l’USPO a dévoilé un sondage sans appel sur la situation économique des officines : plus de 80 % connaissent des problèmes de trésorerie et présentent une rentabilité inférieure aux années précédentes. Dans ces conditions, il n’est pas illogique que l’immense majorité de la profession rejette l’avenant 1 et appelle de ses vœux de nouvelles négociations pour un avenant 2 avec de meilleures rémunérations pour le travail réalisé.

Ce sondage vient corroborer les chiffres du cabinet d’experts-comptables de CGP, qui attestent pour 2024 d’une triple baisse : la marge brute qui descend encore en moyenne à 28,3 %, le volume des boîtes vendues à -2 %, et l’excédent brut d’exploitation, ce dernier indicateur étant en recul de 3,8 % en moyenne, mais de 10 % pour les officines de moins de 1,5 million d’euros.

Ce sondage révèle également trois autres problèmes majeurs : la récurrence des pénuries de médicaments et des tensions d’approvisionnement, la persistance des problèmes de personnel, tant pour le recruter que le fidéliser, et l’omniprésence des contraintes administratives, qui contrarie fortement le quotidien et pénalise le temps consacré au cœur de notre métier, à savoir être pleinement disponible pour nos patients.

Dans un courrier transmis récemment au Ministre de la Santé, nous lui avons non seulement fait part de la nécessité d’ouvrir un avenant 2, mais également de l’urgence de lancer un grand chantier de simplification administrative. Le dernier exemple en date avec la prescription renforcée pour la dispensation des analogues du GLP-1 constitue une nouvelle goutte d’eau dans un vase qui déborde déjà depuis trop longtemps ! Les pouvoirs publics doivent enfin comprendre que nous ne sommes pas des dactylos ou des petits télégraphistes : nous ne sommes pas des employés administratifs.

Dans ce numéro d’Officines Avenir, vous trouverez notamment une interview du Directeur général de la santé, Grégory Emery, en poste depuis septembre 2023, et dont le rôle est essentiel dans le cadre de la définition et de la gestion des grands enjeux de santé publique.

Un article fait également un point complet sur le dossier des médicaments biosimilaires : la liste au sein de laquelle le pharmacien d’officine est autorisé à substituer passe de 3 à 9 groupes, et la LFSS 2025 valide enfin le principe de remises commerciales sur l’achat de ces médicaments, ce qui était l’un des principaux combats de l’USPO.

Vous lirez également une interview très instructive du président de l’USPO Mayotte, Gérard Eap, qui revient pour nous sur la situation de l’île, plus de trois mois après le passage dévastateur du cyclone Chido. Notre syndicat s’est beaucoup mobilisé pour venir en aide à nos confrères mahorais, mais le retour à la normale prendra encore un certain temps.

Pierre-Olivier VARIOT, Président de l’USPO