Soins non programmés en officine : une priorité pour le Gouvernement
Depuis plusieurs années, le nombre de passages aux urgences augmente en raison d’une forte progression des demandes pour des motifs hors urgence vitale mais également à cause d’une pénurie de temps médical en ville.
A titre d’exemple, les infections urinaires de la femme et les douleurs dentaires représentaient 5% des consultations aux urgences en 2021.
La très grande majorité de ces demandes pourrait être prise en charge par les professionnels de santé de ville et notamment par les pharmaciens d’officine.
En témoigne une expérimentation menée en Bretagne depuis l’automne 2021 qui permet aux pharmacies de prendre en charge des soins non programmés pour treize pathologies (rhinite, douleur mictionnelle, angine, conjonctivite, plaie simple…). Pour l’heure, sur les 300 patients ayant bénéficié de cette expérimentation, 75% ont été directement pris en charge en pharmacie.
Dans ce contexte de tension, l’USPO porte auprès des pouvoirs publics, notamment auprès de la mission flash sur les urgences et du futur Conseil national de la refondation, six propositions visant à renforcer l’accès aux soins non programmés grâce aux pharmacies d’officine.
Proposition n°1 : développer les protocoles de soins non programmés pour différentes pathologies (angine, douleurs dentaires, plaie bénigne, entorse de cheville…).
Proposition n°2 : autoriser la mise en œuvre des protocoles de soins non programmés et former toutes les officines sans la limiter à celles appartenant à une structure d’exercice coordonné.
Proposition n°3 : ne pas pénaliser financièrement les patients en permettant une prise en charge des médicaments sans prescription médicale pour les situations qui ne nécessitent pas de diagnostic.
Proposition n°4 : si un avis médical l’exige, mettre en place des téléconsultations à l’officine pour les soins non programmés.
Proposition n°5 : associer les pharmacies aux services d’accès aux soins.
Proposition n°6 : sensibiliser les médecins et la régulation médicale sur la notion de médicaments urgents et la pénibilité des astreintes réalisées par les pharmaciens en nuit profonde.