Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO)

Magazine Officines Avenir

A la rencontre de vos élus

Les élus USPO accompagnent les pharmaciens à chaque instant de leur vie professionnelle : installation, transfert, nouvelles missions, relations avec les CPAM… Qui sont ces pharmaciens qui s’investissent au quotidien pour leurs confrères ?

Tour d’horizon de la région Hauts-de France

Grégory TEMPREMANT, Président URPS Pharmaciens et USPO Hauts-de-France Pharmacien à Comines (59)

Depuis quand êtes-vous engagé à l’USPO et pourquoi ?

Je me suis installé en 2006 et je me suis syndiqué en 2008. A l’époque, il y avait des injustices dans des indus faits par l’Assurance Maladie sans aucun discernement, autour des

« Coussins de positionnement ». Je voulais savoir comment défendre les pharmaciens. Pour ce faire, il fallait être en Commission Paritaire Locale et pour y participer, il fallait être syndiqué. Je connaissais des membres de l’USPO et j’ai choisi ce syndicat pour les valeurs du métier. Et, de fil en aiguille, je me suis engagé, je suis devenu Président départemental, puis enfin Président de l’URPS Pharmaciens.

Quelles sont les spécificités de la région Hauts-de- France ?

Les indicateurs de santé sont particulièrement dégradés dans notre région.

Ils s’expliquent par des raisons multifactorielles : environnementales, sociologiques associées à de fortes disparités territoriales, entre une métropole de Lille d’1,2 million d’habitants et des territoires plus excentrés.

Nous avons aussi des bassins de vie comme le bassin minier ou la Thiérache qui concentrent beaucoup de difficultés d’accès aux soins.

Or, nous bénéficions de compétences et d’un maillage territorial qui nous permettent de repérer, d’amener et d’accompagner les patients dans des parcours de soins. Notre Région a tous les atouts pour innover et être un creuset d’expérimentations.

C’est ce que je fais à la tête de l’URPS Pharmaciens.

Quelques mots sur les actions menées par l’URPS Pharmaciens ?

Nous avons mené une opération phare : le repérage du risque cardio-vasculaire. Il fait l’objet d’un plan pluriannuel avec l’ARS. Nous travaillons actuellement avec le groupe de travail de la Commission Paritaire Nationale pour élargir ce dépistage à l’ensemble du territoire national. Plus de 10 ans après, les innovations essaimées dans la région par les URPS pourraient s’appliquer dans le champ conventionnel.

En parallèle, il y a l’accompagnement au sevrage tabagique, pour les patients identifiés dans le cadre du repérage du risque cardio-vasculaire ou le dépistage de l’ostéoporose. Nous proposons un accompagnement aux nouvelles pratiques professionnelles : le développement des entretiens oncologiques, les BPM (accompagnés par des revues de cas), le déploiement du TROD angine à l’officine… Nous avons mené une grande campagne sur la santé environnementale autour des 1000 premiers jours de la vie, avec plusieurs séquences sur les cosmétiques, l’allaitement ou la qualité de l’air. L’objectif étant de montrer la plus- value du pharmacien en termes d’accompagnement dans l’allaitement maternel ou de faire le lien avec l’entretien pharmaceutique « asthme » dans le cadre de la qualité de l’air pour diminuer les facteurs déclenchants par exemple. Nous irons plus loin l’année prochaine avec une action sur le développement durable et la RSE dans les officines.

Une particularité dans notre région : les URPS travaillent ensemble. Nous sommes dans les mêmes locaux, ce qui nous permet d’avoir des dynamiques d’interprofessionnalité.

Nous accompagnons ensemble les projets d’exercice coordonné dans les territoires.

Le pharmacien de demain sera de plus en plus clinicien et aura un rôle prépondérant dans la prévention et l’orientation dans le système de soins.

Avez-vous un message particulier à adresser aux pharmaciens de votre département ?

On est plus fort ensemble ! Il y a des choses que l’on n’appréhende pas de la même façon quand on dispose d’informations relayées par le syndicat (au cœur de l’action) ou quand on est isolé.

Adhérer à un syndicat, c’est lui donner une légitimité et donner une force de négociation plus que jamais nécessaire quand on voit toutes les difficultés rencontrées et les menaces qui nous entourent.

Nous avons besoin de l’engagement de tous pour valoriser nos compétences.

Jean-Marc LEBECQUE Co-Président USPO 62 – Pharmacien à Marck (62)

Depuis quand êtes-vous engagé à l’USPO et pourquoi ?

Je me suis engagé dans le Pas-de- Calais un an après mon installation ; j’avais rencontré les responsables des syndicats en 1986, au moment d’une contestation, et leur discours m’avait intéressé. Au moment de la création du l’USPO, j’ai intégré le syndicat en tant que secrétaire. En 2010, je suis tête de liste USPO pour les élections URPS Pharmaciens, puis élu président de l’URPS pendant 5 ans.

Ce qui m’anime aujourd’hui, c’est l’envie de rendre service aux pharmaciens, surtout aux plus jeunes.

Quelles sont les spécificités de votre territoire ?

Les Hauts-de-France ont été fer de lance dans la mise en place des outils de gestion du tiers-payant. Le service de gestion des gardes par Internet est très utile à tous les pharmaciens.

Le régime minier est une particularité forte du Nord et du Pas-de-Calais. Les pharmacies minières voulaient s’ouvrir aux usagers hors régime minier et nous avons réussi à faire valoir leurs droits. C’est le résultat d’un bon dialogue entre les instances nationales et locales du service minier.

Il y a également beaucoup de travail sur l’hospitalisation à domicile. Avec l’entrisme des entreprises de matériel médical dans les hôpitaux, notamment dans le Pas-de- Calais, le combat est difficile mais on avance !

Comment voyez-vous la profession de pharmacien d’officine d’aujourd’hui ? et demain ?

La pharmacie est un maillon essentiel dans le parcours de soins du patient. Dans un contexte de désertification médicale, on va confier de plus en plus de missions aux pharmaciens.

Il y a un virage vers davantage de santé publique et c’est extraordinaire. Aujourd’hui, quand un pharmacien engage des travaux, il envisage un back-office avec des salles aménagées pour les tests et la vaccination, plutôt qu’aménager des linéaires de produits de parapharmacie !

Néanmoins, attention au « double effet kiss cool » : l’officine est le réceptacle de tous les patients, ce qui signifie que le pharmacien doit régler de nombreuses problématiques.

Avez-vous un message particulier à adresser aux pharmaciens de votre département ?

Les pharmaciens ont peur qu’on leur demande de s’investir trop en intégrant un syndicat. Or, on peut s’investir en représentant local du syndicat USPO en faisant quelque chose d’utile qui ne vas pas demander beaucoup de temps : être représentant dans une CPL, c’est assister à deux réunions dans l’année. Un représentant local, c’est précieux et utile, surtout, dans une région comme les Hauts-de-France qui est vaste et peuplée.

Cela fait maintenant plus de 20 ans que je me consacre à l’USPO : il faudrait que des jeunes reprennent le flambeau.

Ils vont être accueillis dans une équipe sympathique, qui a le sens du partage.

Jean-Marc FACQ Président USPO 60 – Pharmacien à Montataire (60)

Pourquoi avoir choisi la pharmacie d’officine ?

La première réponse qui me vient à l’esprit, c’est l’indépendance. Je serai mon propre patron et je ne devrai de compte à personne. La pharmacie, c’est ce que j’avais envie de faire. Ma vocation a toujours été médicale. Et en tant que titulaire, je m’y retrouve. Depuis quand êtes-vous engagé à l’USPO et pourquoi ? Depuis toujours ! J’ai toujours été membre d’associations étudiantes. Quand j’étais étudiant, j’étais en contact avec les syndicats, la FSPF et l’UNPF – l’USPO n’existait pas. Quand Patrice Devillers a créé l’USPO, j’ai rejoint le syndicat.

Je suis élu depuis peu de temps, et on essaie de dynamiser le département.

Quel est le rôle du syndicat dans votre territoire ?

Le rôle du syndicat, mon rôle, c’est un rôle d’information : transférer les informations du national aux confrères du secteur et les informer de toutes les réformes de la profession, la Convention, ses apports successifs, etc. Et c’est aussi un rôle de défense face aux institutions via la présence en Commission Paritaire Locale, par exemple. Je n’ai aucun problème à aller à la confrontation avec les gens de la Sécu. Sur certaines décisions, je leur dis que nous ne sommes pas d’accord, que les pharmaciens attendent autre chose. Et nous sommes entendus.

Quel combat vous tient le plus à cœur ?

C’est d’imposer le pharmacien en tant que professionnel de santé : c’est ce qui m’anime. L’image du pharmacien est un peu trop faible par rapport à ses fonctions et aux services rendus à la population. Notre métier est en pleine mutation. Si on ne se bat pas là-dessus, il y a une perte de repères qui peut être la cause d’un certain désintérêt pour la profession. C’est une belle profession et il faut la défendre, la valoriser.

Avez-vous un message particulier à adresser aux pharmaciens de votre département ?

Je leur dirais « Syndiquez-vous » : parce qu’un syndicat fort et un syndicat représentatif, c’est un syndicat qui a la capacité de vous défendre. Donc, ne restez pas dans votre coin à râler, dire que tout va mal ; syndiquez- vous et tant qu’à faire, syndiquez-vous à l’USPO! Nous sommes dynamiques et on a envie de faire bouger les choses.