Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO)

Communiqués de presse

La Pharmacie encore prise comme variable d’ajustement de la défaillance budgétaire

Les deux syndicats de notre profession ont été auditionnés, mais pas écoutés et encore moins entendus, une nouvelle fois cet après-midi par les représentants des ministères de la Santé, de l’Économie et de l’Industrie.  Alors que nous attendions un maintien de nos conditions actuelles, le gouvernement réitère sa volonté de diviser par deux le plafond des remises génériques à 20% et ne promet pas que l’arrêté de prolongation du plafond actuel des remises génériques puisse sortir avant son échéance du 1er juillet …

Face à l’incompréhension totale des besoins de notre profession et une telle déconsidération de notre maillage par le gouvernement, l’USPO réaffirme que la mobilisation générale de toute la profession est vitale.

Au-delà des conséquences directes qui vont directement pénaliser la survie des emplois de nos équipes officinales, la baisse des prix consécutive à la baisse des remises va avoir une répercussion immédiate sur nos patients : des ruptures de soins massives du fait de l’augmentation des tensions et pénuries de médicaments.

La santé publique est donc reléguée très loin derrière l’industrie, comme un objectif mineur pour nos gouvernants… L’État prend ainsi en otage la continuité de soins des patients, au risque de réduire les équipes officinales, préférant l’économie des industries multinationales à la survie des officines : premiers relais de santé sur les territoires. Sans parler des fermetures massives et inéluctables.

Des traitements comme Stelara® (289 M€/an) et Roactemra® (73,45 M€/an), parmi les dix médicaments les plus coûteux pour la Sécurité sociale, sont toujours vendus au prix fort alors même que leur brevet a expiré depuis juillet 2024.

Des biosimilaires 30 à 50% moins chers existent, pourquoi les pharmaciens n’ont pas encore le droit de les substituer ? Pire encore, le Vyndaqel ®, devenu la première dépense de médicaments en France avec près d’un milliard d’euros par an continue de profiter d’un brevet dérogatoire (statut orphelin) totalement injustifié au vu de son utilisation actuelle. L’État, au lieu de demander une évolution de son statut à l’EMA, choisit de se taire.

Aujourd’hui, 1% des médicaments (en volume) coûtent 42% des dépenses de médicaments de ville. Sans parler des records de prix battus chaque mois, dont le dernier en date est un médicament à près de 66 596,25 euros l’injection.

Nous sommes aujourd’hui dans un système où l’intérêt privé des laboratoires prime sur la santé publique, avec la bénédiction de ceux qui devraient nous protéger. Il est temps de dénoncer cette collusion. Il est temps de défendre un accès équitable, transparent et responsable aux traitements.

Pourquoi l’État ne se concentre-t-il pas sur les réels axes générateurs d’économies pour notre pays afin de retrouver un équilibre budgétaire satisfaisant ?

Notre syndicat, l’USPO, a toujours été force de proposition pour soumettre des mesures réellement génératrices d’économies pour notre système de santé, notamment lors du PLFSS, qui plus est avec un accord gagnant entre les patients, les pharmacies et l’État.

C’est visiblement un vrai choix politique de la part du gouvernement de rompre cet accord moral au profit de multinationales peu contributives des cotisations sociales et impôts en France. L’Officine représente 146 000 emplois qualifiés dans les territoires : emplois essentiels à tous nos concitoyens et non délocalisables.

L’USPO ne lâchera rien et se battra jusqu’au bout pour défendre le maillage officinal et les équipes qui le composent.

Équipes officinales, patients, citoyens, rejoignez notre mobilisation !