L’officine face au défi du numérique : les résultats du CREPOFF

Le CREPOFF (Cercle de REflexion de la Pharmacie d’OFFicine) rassemble étudiants, adjoints et titulaires autour d’un objectif commun : réfléchir ensemble à l’avenir de la pharmacie d’officine. 

Cette association à but non lucratif offre un espace unique de dialogue et de partage d’expériences entre les différents acteurs du métier. Parmi ses premiers travaux, le CREPOFF a lancé une grande enquête sur le numérique en santé, mobilisant pharmaciens titulaires, adjoints et étudiants pour mieux comprendre leurs usages, leurs attentes et les défis rencontrés.

Un travail collectif partagé à la communauté

Le CREPOFF entend faire de cette enquête un travail partagé, mis à la disposition de l’ensemble de la communauté officinale : pharmaciens, étudiants, institutions, éditeurs, formateurs, syndicats. Son ambition est de nourrir les initiatives existantes et de favoriser l’émergence de solutions concrètes adaptées aux réalités du terrain.

• Des attentes fortes vis-à-vis des logiciels de gestion d’officine (LGO)
  Deux pharmaciens sur trois estiment que leur logiciel de gestion d’officine devrait faire “plus ou mieux ». Ils attendent un outil plus intuitif, intégrant des fonctionnalités métier concrètes, mieux interopérables et adaptées à la dématérialisation des pratiques officinales.

• Une sécurisation encore incomplète des pratiques numériques
  L’usage d’emails non sécurisés pour communiquer avec les patients reste massif. La généralisation de la MSS n’a pas encore été pleinement intégrée dans les pratiques quotidiennes.

• Un besoin de simplification et d’intégration
  Les outils numériques sont nombreux, souvent cloisonnés. Les pharmaciens appellent à plus de fluidité, d’automatisation et de cohérence entre les solutions utilisées à l’officine.

• Un déficit de formation au numérique
  Seule une minorité des répondants a bénéficié d’une formation spécifique (par un éditeur de LGO majoritairement). L’apprentissage se fait essentiellement sur le tas et trop rapidement, malgré la complexité croissante des obligations réglementaires.

L’enquête montre que le numérique est bien présent en officine, principalement via le LGO et la MSS, fortement influencés par le Ségur.

Cependant, il existe des marges de progression significatives perçues par les pharmaciens, notamment en ce qui concerne l’ergonomie et les fonctionnalités des LGO, l’intégration des outils, la gestion des ruptures et un besoin général de simplification et d’outils plus adaptés à leur pratique quotidienne.

La sérialisation est perçue comme une contrainte par une part importante des professionnels. L’utilisation de la téléconsultation, des cartes vitales numériques et des appareils connectés reste encore limitée.