Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO)

Le mot du Président

En 2025, le combat continue !

Chers Consoeurs et Confrères,


Y aura-t-il un PLFSS 2025 sous le sapin de Noël ? Le renversement du Gouvernement Barnier début décembre incite à penser le contraire. Et la nomination d’un nouveau Premier ministre aujourd’hui ne changera rien à court terme : il faudra probablement attendre le début d’année prochaine pour espérer voir le vote d’un nouveau texte.


La version adoptée via le 49.3 était loin d’être parfaite, mais elle contenait quelques mesures qui étaient bénéfiques pour la profession. Je pense en particulier aux remises pour les médicaments biosimilaires et hybrides. Nous avions porté un amendement en ce sens auprès des parlementaires, et le Gouvernement l’avait retenu dans la version finale du PLFSS.


Il va de soi que nous serons encore fortement mobilisés pour s’assurer que cette disposition figure bien dans le nouveau document qui sortira des débats politiques. Toutefois, il serait incompréhensible que dans le même temps les pouvoirs publics nous ponctionnent 100 millions d’euros au détriment des remises génériques, comme cela semblait être la volonté du précédent Gouvernement.


Je pense également à deux autres mesures que nous avions soutenues dans le PLFSS. D’une part, l’instauration d’un système d’information obligatoire pour suivre et partager les données sur les ruptures de médicaments, avec des sanctions en cas de non-respect. Et d’autre part, l’accélération de la substitution des médicaments biologiques par des biosimilaires, en réduisant le délai d’inscription des groupes substituables de deux ans à un an. Comme pour les remises, nous serons vigilants pour que ces avancées demeurent dans le futur texte qui sera présenté.


Très récemment, nous avons pu constater que deux décrets d’application attendus par la profession étaient enfin parus au Journal officiel : le renouvellement exceptionnel des ordonnances à trois mois pour les traitements chroniques, et la possibilité pour les préparateurs en pharmacie d’administrer l’ensemble des vaccins inscrits au calendrier vaccinal. Si certains éclaircissements sont encore nécessaires sur les modalités pratiques, ce sont des bonnes nouvelles qu’il faut savoir apprécier. En revanche, pour la prescription des substituts nicotiniques par le pharmacien d’officine, il faudra encore patienter quelques mois.


Un autre sujet qui me tient à coeur concerne les travaux liés à la cartographie des territoires fragiles. Notre recours au Conseil d’Etat suit son cours, et nous en saurons davantage dans les prochaines semaines. Pendant ce temps, les réunions de concertation se poursuivent avec les ARS, et le constat semble assez partagé dans l’ensemble des régions : disparité méthodologique entre les ARS, divergence d’appréciation sur le territoire retenu, inopérabilité des critères en vigueur.


Et comme si cela ne suffisait pas, le nombre de pharmacies éligibles à l’aide conventionnelle de 20K€ annuelle pendant trois ans se réduit comme peau de chagrin : d’environ un millier au départ, le chiffre final serait plutôt autour de la centaine…Nous sommes donc bien loin d’une bouffée d’oxygène pour redresser un réseau en proie à de sérieuses difficultés économiques. J’aimerais sincèrement pouvoir partager l’optimisme de certains qui s’accrochent aux maigres revalorisations contenues dans l’avenant 1 de la convention pharmaceutique, mais ces dernières seront très loin de compenser nos pertes et baisses de marge subies depuis au moins deux ans.


2024 aura été une année de négociations, d’ambitions, de mobilisation mais aussi de déceptions, car nous espérions obtenir davantage pour aider les confrères dans des situations compliquées, et ils sont encore trop nombreux dans ce cas. Le contexte politique et syndical en a décidé autrement, mais le combat continuera de plus belle en 2025 !


Vous pouvez compter sur moi, vous pouvez compter sur l’USPO pour vous défendre sans relâche !


Je vous souhaite à toutes et à tous de très belles fêtes de fin d’année pour vous et vos proches !


Très confraternellement,
Pierre-Olivier VARIOT