Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO)

Le mot du Président

Et si on ouvrait un avenant 2 ?

Chers Consœurs et Confrères,

Je tiens tout d’abord, au nom de l’ensemble des élus de l’USPO, à vous adresser mes vœux sincères de bonheur, de santé et de plénitude pour cette nouvelle année ! Comme vous le savez, 2024 ne restera pas dans les annales pour l’économie officinale, et ce ne sont pas les maigres revalorisations contenues dans l’avenant 1 qui viendront inverser la tendance. Un seul exemple parmi tant d’autres, la « hausse » de près de 20 % des honoraires à l’ordonnance : cela ne fait au final que… 10 centimes de plus à facturer à la CNAM…Doit-on s’en féliciter ou s’en inquiéter ? Il est parfois utile de rappeler que nos officines et les emplois de nos collaborateurs ne se maintiendront pas avec des pourcentages, mais avec des euros sonnants et trébuchants !

Ces montants insuffisants ne permettront pas à de nombreux confrères de sortir de l’ornière dans laquelle ils se trouvent actuellement. Ils n’empêcheront pas non plus certains confrères de fermer leur officine cette année, faute de rentabilité et de perspectives concrètes d’amélioration à court terme. Près de 300 d’entre elles ont définitivement baissé le rideau l’année dernière : c’est beaucoup trop et cette tendance négative doit s’inverser au plus vite !

C’est la raison pour laquelle je souhaite ardemment que nous puissions ouvrir dans les meilleurs délais des négociations constructives avec la CNAM pour aboutir à un avenant 2, qui sera bien plus ambitieux que celui obtenu il y a quelques mois. Il pourrait également contenir la fameuse aide conventionnelle de 20 000€ pour les pharmacies en difficulté dans les territoires fragiles. Aujourd’hui chacun peut faire le constat d’une certaine impasse, ou à tout le moins d’une réelle confusion, dans les réunions qui se déroulent avec les ARS pour déterminer les cartographies, avec des critères qui diffèrent d’une région à l’autre.

Comme vous tous, j’ai été particulièrement touché par la catastrophe naturelle sans précédent qui a frappé de plein fouet nos compatriotes mahorais à la mi-décembre. L’USPO s’est immédiatement mobilisée pour venir en aide aux confrères et à leurs salariés. Nous avons rapidement demandé au Directeur général de la CNAM de mettre en place des avances de trésorerie afin que les pharmaciens puissent faire face à leurs obligations. De même, nous avons sollicité les assureurs complémentaires pour obtenir une aide d’urgence de 2 000€ par salarié. A date, plus d’une soixantaine de dossiers sont en cours de traitement. La situation est encore loin d’être revenue à la normale, et nous sommes en contact permanent avec nos confrères pour tenter de répondre à leurs besoins, notamment pour alléger leurs contraintes administratives.

Sur le plan politique, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a fait part de sa volonté d’abandonner la mesure de déremboursement de certains médicaments. Cela est une bonne nouvelle, mais qui ne viendra pas compenser les pertes liées aux nombreuses baisses de prix des médicaments et des dispositifs médicaux. Dernière en date : le déremboursement des tests antigéniques, alors que notre pays fait face à une recrudescence épidémique de grippe ! Nous avons immédiatement fait part de notre opposition la plus ferme face à cette décision contre-productive pour la santé des patients, et notamment les plus fragiles.

Enfin, comme vous le savez, pendant les discussions lors du premier PLFSS, avant l’adoption de la motion de censure, nous avons activement œuvré auprès des parlementaires pour obtenir les remises commerciales pour les médicaments biosimilaires. Nous ferons naturellement de même pour les débats qui vont à nouveau s’ouvrir à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Après une courte trêve des confiseurs, l’USPO repart donc au combat de plus belle, motivée comme jamais pour améliorer vos conditions d’exercice professionnel !

Pierre-Olivier Variot,

Président de l’USPO