La vérité si je mens !
Chers consœurs et confrères,
Le 10 juin dernier, l’avenant économique a été signé pour le plus grand plaisir de certains et le plus grand désarroi pour la majorité d’entre nous ! Début juillet, l’arrêté portant approbation de ce document a été publié au Journal Officiel, pour la plus grande joie d’une minorité et la plus grande déception de la majorité d’entre nous !
Moins de deux semaines plus tard, et alors que les « mesurettes » contenues dans cet avenant ne seront mises en œuvre qu’à compter de 2025, on peut déjà affirmer sans trop s’avancer que l’USPO a bien eu raison de ne pas signer cet accord de dupes ! En effet, plusieurs décisions des pouvoirs publics prises récemment viennent confirmer, s’il en était besoin, que ces négociations étaient malheureusement pipées dès le départ.
Je pense en premier lieu à la révision tarifaire à la baisse pour certains dispositifs médicaux, délivrés principalement en officine : orthèses (3,2 millions d’euros) et bas de compression (12,7 millions d’euros), autosurveillance glycémique (9 millions), pansements hydrocellulaires (10,65 millions d’euros), lits médicaux (8 millions d’euros), auxquels il faut ajouter la réforme de la prise en charge des fauteuils roulants manuels qui seront bien moins remboursés, et dont la location risque de disparaitre.
On pourrait aussi évoquer la perte des produits de contraste, certes mise en œuvre depuis avril dernier, mais qui va se concrétiser par un manque à gagner d’environ 100 millions sur les quatre prochaines années, à comparer avec les 110 millions de revalorisation d’honoraires d’ici fin 2027 prévus dans l’avenant économique…
Dernier élément en date : nous venons d’apprendre que l’Assurance maladie, dans son projet de rapport annuel sur ses charges et produits, et dans le cadre de son objectif de faire des économies à hauteur de 1,5 milliard d’euros en 2025, prévoit de demander le remboursement aux industriels du médicament d’une partie des remises produits versées à ses clients, à savoir principalement les grossistes-répartiteurs et les officines.
Pour l’ensemble des médicaments concernés, cette somme se chiffre à 152 millions d’euros en 2022, dont plus de la moitié pour la marge pharmacien. En d’autres termes, si cette mesure devient effective, ce sera encore un manque à gagner pour notre marge, qui est déjà bien mal en point !
Cela est d’autant plus scandaleux qu’il y a fort à parier que cette volonté de s’attaquer aux marges de distribution était probablement connue depuis de longs mois des négociateurs de l’avenant économique, puisque ce sont les mêmes personnes qui sont aux manettes ! Pour autant, ils se sont bien gardés d’évoquer le sujet lors des différentes réunions conventionnelles…
Finalement, depuis la signature de cet avenant, chaque semaine apporte son lot de mauvaises nouvelles : jusqu’à quand ? Contrairement à d’autres, l’USPO dit ce qu’elle fait et fait ce qu’elle dit…A bon entendeur !
Très confraternellement,
Pierre-Olivier Variot