Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO)

Communiqués de presse

Les pharmacies d’officine ne financeront pas les cadeaux faits à l’industrie pharmaceutique

Dans une récente interview, le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a confirmé sa volonté de plafonner la clause de sauvegarde, prélèvement financier sur le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique.

Cette décision, annoncée à l’aune de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), représente un cadeau de plus d’1,5 milliard aux industriels.

Malgré l’importance de ce montant, aucune réelle contrepartie n’est demandée aux laboratoires pharmaceutiques.

Dans un contexte budgétaire de la sécurité sociale très contraint,
l’USPO alerte le Gouvernement :
la pharmacie d’officine ne sera pas la variable d’ajustement de la politique du médicament.

Les pharmacies d’officine, dont la situation économique s’est profondément dégradée[1], ne supporteront pas de nouvelles mesures imposées par Bercy visant à rééquilibrer les comptes publics.

Les conséquences pour le réseau officinal de proximité seraient irréparables et contribueraient encore à dégrader l’accès aux soins des patients.

Ce chantage de l’industrie pharmaceutique ne résoudra pas non plus la problématique majeure des pénuries de médicaments ; et l’USPO refuse que les pharmacies soient les seules à être mises à contribution.

Je rappelle donc au Gouvernement, l’opposition farouche de l’USPO à la dispensation à l’unité. Découper des boîtes de médicaments ne résoudra pas les ruptures d’approvisionnement !

Des solutions ambitieuses, portées depuis plusieurs années par notre syndicat, existent pour financer le système de santé et améliorer l’accès aux soins.

  • La substitution des biosimilaires et des médicaments hybrides représenterait plus
    de 5 milliards d’euros d’économies potentielles
    .
  • La politique de bon usage du médicament doit être renforcée et les pharmacies d’officine en seront des acteurs essentiels et volontaires.

L’USPO mobilisera l’ensemble des officines si les mesures budgétaires inscrites dans le PLFSS impactent et humilient autant notre profession.

Pierre-Olivier Variot

Président de l’USPO

[1] Baisse de l’EBE (excédent brut d’exploitation) de -10% (source : chiffres des experts-comptables présentés lors de la Journée de l’économie 2023) ; 90% des pharmaciens indiquent que leur trésorerie s’est dégradée depuis janvier 2023 (source : enquête USPO du 5 au 7 septembre 2023)