Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO)

Le mot du Président

Mieux vaut tard que jamais !

Chers Consœurs et Confrères,

Comme vous le savez, l’USPO est connue pour ne pas avoir la langue dans sa poche : notre syndicat dit ce qu’il pense, même si cela ne plait pas toujours à tout le monde, et surtout fait ce qu’il dit. Nous l’avons prouvé encore récemment avec le refus de signer l’avenant économique et le dépôt d’un recours juridique devant le Conseil d’Etat pour les textes sur les territoires fragiles. A l’USPO, nous n’avons pas pour habitude de renier nos valeurs et nos convictions, et j’ai la faiblesse de penser que c’est à cela que l’on nous reconnait, voire même que l’on nous apprécie.

A cet égard, personne ne pourra dire que l’on n’avait pas prévenu depuis près d’un an concernant la situation financière très inquiétante des officines qui se profilait à l’horizon. Pendant longtemps, nous avions l’impression de prêcher seuls dans le désert, alors qu’aujourd’hui force est de constater que toutes les études et enquêtes convergent dans le même sens, y compris celle d’un autre syndicat représentatif, qui commence à admettre que, tout compte fait, les choses ne vont pas si bien que cela…Il aurait été vraiment salutaire pour toute la profession qu’il s’en rende compte avant de signer l’avenant…

Cette semaine, une étude du cabinet Altares portant sur les défaillances et les sauvegardes d’entreprises a révélé que, cet été, pas moins de 18 officines ont encore baissé le rideau, soit 38 % de plus qu’un an auparavant à la même époque. Ce taux place la pharmacie au deuxième rang des secteurs les plus sinistrés, après le commerce d’articles de sport et les autos-écoles, dans le non alimentaire et hors textile-habillement.

Dans le même temps, l’Assurance maladie semble encore croire que les officines se portent bien et que les mauvais chiffres de 2023 et 2024 ne sont que temporaires. Mon rdv du 15 octobre avec le Directeur général de la CNAM a confirmé que ce n’était plus un sujet pour eux depuis la funeste signature de l’avenant : nous avons parlé de tout (téléservice Asafo, utilisation obligatoire de la carte vitale, ordonnance numérique sécurisée, TROD angine et cystite,…), sauf de l’économie de l’officine !

La version actuelle du PLFSS, avant les discussions au Parlement, est malheureusement sans bonne surprise pour notre profession, et ne risque pas d’entrainer un cercle vertueux pour le redressement de notre marge. La mesure tant attendue, relative à la mise en place d’un cadre économique identique à celui des génériques en faveur des biosimilaires et des hybrides, que nous étions les premiers à pousser dès la négociation de l’avenant économique, ne figure pas dans le texte en l’état. Nous allons donc œuvrer à faire adopter un amendement en ce sens. Ce serait un dispositif gagnant-gagnant pour le budget de la Sécurité sociale et pour les officines, en partageant une partie des économies réalisées.

Concernant le projet relatif aux territoires fragiles, les premières réunions de concertation ont commencé avec les ARS, et les représentants syndicaux ont pu constater les nombreuses difficultés et problèmes d’interprétation que ces textes posaient aux autorités de tutelle. Une nouvelle fois, ce n’est pas faute d’avoir prévenu…

Contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, ce n’est pas l’avenant économique et l’accompagnement financier promis pendant trois ans à une poignée de pharmacies situées dans ces zones dites fragiles qui vont stopper l’hémorragie du réseau officinal.

Avec votre soutien, nous allons rester mobilisés sur le front pour continuer à défendre notre belle profession ! 

Très confraternellement,