Monopole officinal : l’USPO défend la profession avec détermination auprès du ministère de la Santé
Reçue par le cabinet de Marisol Touraine ce matin, l’USPO a de nouveau défendu avec détermination la profession menacée par le projet de loi « croissance et pouvoir d’achat » désormais porté par Emmanuel Macron, ministre de l’Économie.
L’USPO a rappelé que les produits ayant obtenu une AMM (autorisation de mise sur le marché) sont des médicaments et doivent par conséquent rester dans le monopole officinal.Quant aux « produits frontières », il s’agit d’une construction théorique qui ne repose sur aucun fondement scientifique, ni pharmacologique.
Le syndicat a de nouveau souligné que les règles d’installation des officines en France ont été validées par la Commission européenne et qu’elles donnent entièrement satisfaction aux besoins de santé publique et à l’accès homogène aux médicaments sur tout le territoire.
L’USPO a aussi réaffirmé avec force son opposition à une ouverture du capital des officines : « L’entrée de capitaux extérieurs même minoritaires conduirait à un développement de la pharmacie, qui ne serait plus maîtrisée par la profession, a déclaré Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Une telle ouverture reviendrait à offrir la possibilité à la grande distribution de posséder la moitié de certaines officines, autant dire plus ce qu’elle n’espérait avec la PMF. »
Pour permettre au réseau officinal d’évoluer, l’USPO a proposé :
– de renforcer les capacités d’achats des officines à travers les groupements et la rétrocession entre pharmacies ;
– de permettre à des pharmacies d’indemniser un proche confrère pour fermeture en qualifiant cet investissement en charges et non en rachat d’actif ;
– d’engager une discussion avec le ministère de la Santé, avec le consensus de la profession, pour mettre en œuvre un dispositif de pharmacies « mères » et de pharmacies « filles » pour assurer le maintien des officines en milieu rural ;
– de développer la télémédecine pour le suivi des patients chroniques et les sorties hospitalières ;
– de développer les médicaments conseils dans le cadre d’un parcours de soins et pas de consommation ; l’USPO s’oppose au passage de toute la PMF devant le comptoir.
« Le ministère de la Santé est à l’écoute et soutient la profession. Si l’ensemble des organisations tient le même discours avec la même pugnacité en défendant les fondamentaux, nous gagnerons parce que la pharmacie française est de qualité et efficace. Nous devons tous être prêts à agir, à nous mobiliser et à montrer notre détermination pour que le gouvernement nous entende et ne détruise pas le réseau officinal, notre métier et notre indépendance », conclut le Président de l’USPO.