Officines Avenir n°32 – Décembre 2024
A l’heure où j’écris ces lignes, le PLFSS arrive presque au terme de son parcours parlementaire. Une seule vraie bonne nouvelle est à retenir de la dernière mouture du texte : notre amendement visant à accorder des remises aux pharmaciens d’officine pour les achats de médicaments biosimilaires et hybrides a été retenu par les parlementaires et par le Gouvernement !
C’est une première victoire importante, mais qui demandera confirmation, déjà dans la version finale du PLFSS votée courant décembre, puis ensuite dans les modalités concrètes de ces remises. Car il n’est pas envisageable d’avoir un jeu de vases communicants entre les taux actuels des remises pour les génériques et ceux qui pourraient être mis en œuvre pour les biosimilaires et les hybrides. A ce stade, nous sommes encore en attente de la déclinaison opérationnelle de ces remises, mais l’objectif est bien de permettre aux officines d’obtenir à terme un relais de croissance grâce à ce nouveau dispositif.
Ce sera d’autant plus utile que, pour la deuxième année consécutive, le bilan économique global de la profession sera mauvais pour une majorité d’entre nous. Le cercle vicieux entre la hausse des charges, la baisse de la marge et la baisse des prix pour les médicaments et les dispositifs médicaux s’est poursuivi. Le nombre de fermetures d’officines sera proche de 300, un triste record.
Nous étions nombreux à espérer que les négociations autour de l’avenant économique débouchent sur des perspectives favorables et optimistes pour les prochaines années, mais nous avons été rapidement douchés par les propositions insuffisantes de l’Assurance maladie, puis par une signature précipitée qui a mis fin à toute reprise des discussions pour obtenir davantage. Chacun peut constater aujourd’hui, avec un peu de recul, que cet avenant ressemble plus à un marché de dupes qu’à une réelle bouffée d’oxygène pour la profession.
A quelques jours de clore cette année, que retenir de 2024 ? A titre personnel, j’aurais envie de citer en premier lieu la formidable mobilisation du 30 mai, qui a témoigné de l’unité et de la solidarité de la profession quand celle-ci se sent attaquée et menacée. Nous aurions tous aimé que cette cohésion et cette coalition se prolongent en ne signant pas conjointement cet avenant, mais on ne refait pas l’histoire…
Ce fut aussi l’autorisation de délivrer un antibiotique pour prendre en charge une angine bactérienne ou une cystite confirmées après un TROD positif. C’est une nouvelle étape clé dans le rôle essentiel du pharmacien d’officine comme acteur majeur de santé publique, tant en termes de prévention, de dépistage, de vaccination que d’accompagnement des patients dans le suivi de leur traitement.
Pour 2025, nous espérons aller plus loin, notamment avec les TROD VIH et CRP (protéine C-réactive). L’USPO sera également très vigilante à ce que le sevrage tabagique soit enfin reconnue comme l’une de nos missions, comme cela devrait être le cas depuis au moins deux ans. Nous essaierons également de mieux faire reconnaître les interventions pharmaceutiques, visant à adapter des posologies, voire à éviter des prescriptions inadaptées. Notre amendement en ce sens n’a pas été retenu dans le cadre du PLFSS, mais il existe d’autres voies pour aboutir.
Enfin, nous continuerons à travailler de concert avec les autorités de tutelle pour réduire au maximum les tensions et ruptures d’approvisionnement qui compliquent notre quotidien et celui de nos patients.
Au nom de l’ensemble des membres du Conseil d’administration de l’USPO, je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année !
Pierre-Olivier Variot, Président de l’USPO
