Médicaments vétérinaires et sites internet des pharmacies – Tout ce qu’il faut savoir !

Magazine Officines Avenir n°33 – Avril 2025 – Temps de lecture : 3min

Avec l’essor des ventes en ligne, la pharmacie vétérinaire n’échappe pas à la digitalisation. Cependant, vendre des médicaments vétérinaires sur internet n’est pas un acte anodin. Afin de garantir la fiabilité des traitements destinés aux animaux et ainsi protéger leur santé, les autorités imposent un cadre réglementaire strict. Pour vous, l’USPO résume les règles à connaître pour exercer cette activité dans le respect de la loi.

Des restrictions sur les médicaments vendus en ligne 

Seuls les médicaments à prescription facultative sont autorisés à être vendus sur Internet. Cette restriction vise à prévenir les risques liés à l’automédication animale et à limiter les abus.  

Un site soumis à un encadrement strict

Les officines souhaitant se lancer dans la vente de médicaments vétérinaires en ligne doivent aménager un espace ou un onglet spécifique sur leur site, dédié exclusivement à cette activité.

Une autre condition incontournable : les forums de discussion y sont strictement interdits pour éviter toute diffusion de conseils non professionnels ou erronés !

Pour assurer la fiabilité des informations, chaque page du site doit afficher le logo européen officiel conçu spécialement à cet effet ; les coordonnées de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) ; la mention « page mise à jour le [date] ».

Une transparence et une neutralité visuelle requises

Dans le but de limiter l’incitation à un achat excessif :

• Les effets visuels (prix clignotants, promotions trop agressives, etc.) sont formellement proscrits ;  
• Les visuels des médicaments doivent respecter une présentation uniforme (taille, design sobre, etc.)

En parallèle, pour faciliter l’accès à l’information, chaque médicament présenté en ligne doit être accompagné d’un lien obligatoire vers sa notice et son Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP).

Les liens vers des ressources officielles, telles que l’EMA (Agence Européenne des Médicaments), l’ANSES, le CNOP (Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens), le CNOV (Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires) ou encore la base de données européennes, sont autorisés et encouragés.

Une logistique à maîtriser 

Du stockage à l’expédition, chaque étape doit être réalisée directement au sein de l’officine elle-même :

• Un espace doit être réservé à la préparation des colis, séparé des autres activités de l’officine ;
• L’expédition ne peut pas être sous-traitée, même pour les APE (antiparasitaires externes) dérogatoires, et l’intervention de grossistes ou de tout autre prestataire intermédiaire est proscrite.

Ces exigences garantissent des conditions optimales lors de la manipulation et de la livraison des produits.  

Un service personnalisé et adapté à chaque utilisateur nécessaire

La qualité du service est également au cœur des obligations réglementaires. Chaque internaute doit pouvoir bénéficier d’un conseil interactif personnalisé pour que le produit réponde parfaitement à ses besoins.

Un espace privé intitulé « Mon compte » doit être mis en place, permettant à l’utilisateur de conserver l’historique de ses commandes ainsi que l’intégralité de ses échanges avec la pharmacie.

Des responsabilités à mentionner et à identifier clairement  

Pour garantir une traçabilité exemplaire, le site doit mentionner le nom de la personne physique responsable de la vente à distance des médicaments vétérinaires, au sein de l’officine. Cette information reflète l’engagement de l’officine envers la transparence et le respect des obligations.

En conclusion, si la vente en ligne de médicaments vétérinaires offre de nouvelles opportunités pour les officines, elle nécessite le respect d’un cadre réglementaire exigeant. Une révolution digitale, oui, mais toujours sous le signe de la responsabilité pharmaceutique !